
« L’anarchie est la plus haute expression de l’ordre. » Élisée Reclus
Cette citation d’Elisée Reclus illustre bien l’importance du besoin d’organisation dans une société. Le droit a toujours fait l’objet d’étude de la part de certaines fractions du mouvement anarchiste. Étymologiquement, le mot est composé du préfixe privatif an- (en grec ἄν- / án, préfixe négatif[2]) et du radical grec ἀρχή / arkhḗ. Dérivé du grec ἀναρχία / anarkhía[1]. Il est sur le plan étymologique sujet à plusieurs interprétations, mais signifie principalement pour une grande majorité d’anarchiste l’absence de commandement, en témoigne à ce titre les sociétés sans État (c.f Pierre Clastre, David Graeber, James C Scott entre autres).
Ci-dessous une conférence d’Anne-Sophie Chambost, Professeure des Universités en histoire du droit, Sciences Po Lyon et le résumé introductif de la vidéo par le collège des hautes études Lyon – Sciences
Pour le sens commun, l’anarchie est le « désordre produit dans une société par l’affaiblissement de l’État, la vacance du pouvoir, l’inobservation des lois ». En vertu du refus de l’État, synonyme pour eux de refus du droit, les juristes ne s’intéressent pas à l’anarchie. Or sauf exceptions dont il faudra prendre la mesure, si l’anarchie refuse de réduire le droit au seul droit étatique, elle ne refuse pas le droit et les règles. On verra même qu’à l’instar de l’athée qui est obsédé par Dieu, l’anarchiste l’est par l’ordre.